jeudi 31 mars 2011

Billet blanc avec liens blancs







Irradié moi ? Jamais !

Le Figaro s'est associé à l'institut CSA pour réduire sensiblement le niveau disgrâce émanant de Nicolas Sarkozy. Ne ménageant aucun effort les héroïques ingénieurs sondagiers et techniciens en communication ont colmaté la fissure de l'enceinte de confinement élyséenne. La fuite d'intentions de vote a été réduite, ce qui permettrait à N. Sarkozy de rester hypothétiquement présent au second tour d'une présidentielle avec 22% de suffrages, devant Mme Aubry ou M. Hollande. Il est cependant à noter que le niveau de sympathie de Sarkozy reste au plus bas (18% égal à celui de Mme Le Pen), dès lors qu'on le mesure pour un face à face avec Dominique Strauss-Kahn. On notera que dans ce dernier cas le taux de répulsion à 82% met en péril la santé de l'UMP.

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy se prépare à faire escale au Japon dans sa tournée asiatique. L'espoir est vif à l'Élysée de pouvoir transformer cet entre deux portes opportuniste en acte de bravoure diplomatique majeur. Le président nous reviendra-t-il irradié ? Que l'on se rassure : M. Sarkozy sera vêtu à cette occasion du slip kangourou et du tee-shirt de plomb qui font partie de la panoplie de tout président de la république française.

P-S : sur le péril qui menace, ou plutôt, menacerait la planète, Rimbus publie un billet iconoclaste : Sauvons la planète !
Un portrait de Jean Sarkozy,
à lire chez Yann

mercredi 30 mars 2011

Demain, le PS et les médias

Le survol de la presse en ligne, ce matin, avant d'attaquer en chantant une nouvelle journée exaltante, m'offre un avant-goût de la future politique du PS en matière médiatique. Libération.fr expose les grandes lignes de son projet, si la gauche l'emporte en 2012. Une nouvelle loi lessiverait alors toutes les mesures imposées par Sarkozy dans sa reprise en main de l'audiovisuel. Exit les nominations des présidents dans la salle à manger de l'Élysée, plafonnement à 30% de la part d'audience concédée aux groupes privés, démocratisation des conseils d'administration des télé et radio publiques, etc.

C'est très encourageant, on aurait envie d'applaudir sans un détail qui retient les mains… Il ne sera pas question de mettre un terme au viol de l'opinion publique par les patrons d'affaires propriétaires de télés ou de journaux. On continuera à fermer les yeux sur les relations incestueuses entre l'argent et l'information.

Peut-être est-il impossible d'envisager des bouleversements plus profonds ? On voit bien que l'état de la presse écrite ne lui permet pas de tourner le dos à des bailleurs de fonds solides. Il n'empêche que ce serait l'une des premières mesures à prendre pour moraliser les mœurs médiatiques et favoriser la liberté de l'information.

P-S : M. Poireau médite sur le sport, ce matin —enfin, je crois… Yann observe le grand cirque électoral… La fin du monde a commencé à Bicêtre

dimanche 27 mars 2011

Ils n'ont pas loupé le car


Au jeu du rébus, elle tire plus vite que mon ombre ! Figurez-vous que sa bonne réponse m'est parvenue hier soir, avant la sortie normale du rébus, ce matin à 10 heures. Une erreur de date dans la programmation et le dessin s'est retrouvé en ligne prématurément.

Juste le temps de m'affoler sur des onglets introuvables à cause de la nouvelle présentation de Firefox, de bloquer les commentaires et de supprimer le billet : la réponse de Nefisa m'attendait déjà sur Twitter.

La palme de la rapidité lui revient de droit. Pour le reste, avec une énigme aussi facile, je m'attendais à devoir mettre en lien autant de champions que de visiteurs. Heureusement, il n'en est rien puisqu'ils ne sont qu'une petite vingtaine (ou une grosse vingtaine si d'autres se présentent d'ici quelques minutes). Ces gagnants que je félicite de bon cœur se nomment donc :

Nefisa, La Mère Castor, Marsupilamima, Jeandelaxr, Falconhill, Solveig, Mtislav, Jazzman, Olivier P, Elmone, Lol, Rimbus, Raquel, Olympe, Passante, Ferocias, ZapPow, Éric Citoyen, Claribelle, Epamin', Philzone.

Photo


Rébus du dimanche n°96




Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique d'hier ou d'aujourd'hui, qui peut appartenir à n'importe quelle région du monde. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30.

samedi 26 mars 2011

Bien cirer ses blogs

Nicolas m'a invité à poursuivre une chaîne qu'il a débuté par un billet honteusement long, eu égard à la taille minuscule de sa police de caractères. Je ne lis presque plus de blogs aux billets couverts de pattes de mouches. Chez moi, c'est trop petit aussi, je sais, mais c'est justement Nicolas qui m'a conseillé de réduire la police, et comme je fais confiance à sa science des mœurs du visiteur…

Donc, il y avait longtemps que nous n'avions pas vu passer une chaîne, celle-ci est vraiment originale : on ne comprend pas son sujet. Il semble néanmoins, d'après le titre du billet de départ qu'il s'agit de savoir si nous sommes bien dans nos blogs. L'idée vient en réalité d'un billet d'autosatisfaction de Didier Goux, assez convaincant et du moins facile à lire.

Que vais-je pouvoir inventer ? J'ai lu quelque part qu'on mentirait beaucoup dans les blogs, ce qui est peut-être une solution pour me tirer d'affaire. Parce que je ne peux pas dire que mes blogs me fassent jubiler, quoiqu'ils ne me procurent aucun désagrément particulier. C'est un peu comme les chaussures, disons : avec le temps, l'empeigne serre moins les orteils, on ne risque plus d'ampoule au talon : on est à l'aise. Voilà, je ressens cette impression de confort que vous donne une paire de pompes brisées mais pas encore avachies, à peine troublée par l'idée qu'il va falloir les foutre à la poubelle un jour ou l'autre.

Dans le coucou, mon pied gauche se porte bien. Et pourtant, a marché, a beaucoup marché déjà (Ramuz me pardonne), tant et si bien qu'il rechigne ces temps-ci à cheminer. Ce n'est pas que l'actualité laisse ma tête indifférente, mais j'ai le sentiment que tout a été dit et redit cent fois au moment où je pourrais écrire mon billet, ce qui réduit mon état d'esprit à de la lassitude. Un handicap pour la pratique du billet d'humeur, principale production de ce blog.

Toutefois, l'agréable sensation procurée ici par l'impression d'être lu, ou du moins cette illusion, a jusqu'ici empêché ces passages à vide de durer. Preuve que la chaussure gauche est de cuir épais. Indépendamment de l'espèce de réussite constituée par un billet plus visité que la moyenne, j'apprécie particulièrement le rendez-vous dominical avec les amateurs du rébus. Cet interlude puéril lancé en collaboration avec ma femme au printemps 2009, m'apporte chaque fois une bouffée d'air frais et une sensation d'arrêter le temps difficile à expliquer.

En revanche, dans l'annexe principale les choses sont moins gratifiantes, peut-être parce qu'il s'agit d'une chaussure dépareillée. Cela ne m'empêche pas de m'y sentir bien, c'est un blog tranquille où je suis rarement interpellé, car on n'y pratique pas le lien. Ayant ouvert le coucou dans des circonstances agitées, au moment des municipales de mars 2008, je l'avais conçu comme un refuge destiné également à prolonger sur le web la collaboration avec ma femme. Les fins connaisseurs de la blogosphère m'ont conseillé à diverses reprises de mouiller ma chemise virtuelle à le promouvoir, si je voulais le tirer de sa léthargie. Plus facile à dire qu'à faire.

J'ai enfin une godasse de secours, que je chausse en principe pour aller me divertir au bistro à cloche-pied. Ça n'a l'air de rien, mais c'est en définitive fatigant : ma dernière sortie date de l'an dernier.

Il ne me reste plus qu'à proposer à Dedalus, Céleste, Captainhaka, Eric Citoyen, et Gildan de prendre la suite, si le cœur leur en dit…

P-S : je profite de ce billet pour émettre une vigoureuse protestation contre la mise à jour Firefox 4.0… Quelle mouche a piqué Mozilla de mettre les onglets au dessus de la barre d'adresse, et le bouton de rafraîchissement d'une page à droite de cette dernière ? Quand on a acquis plusieurs années de réflexes contraires, le résultat est désastreux. Entre autre inconfort, je n'arrête plus de perdre des onglets.

jeudi 24 mars 2011

L'électeur Front National sort de la cave

Le dernier truc à la mode, c'est de se pencher avec une gravité teintée de mansuétude sur le cas de ces gens qui, débarrassés par Sarkozy de la honte de taire des pulsions fascisantes, donnent ouvertement leurs voix au Front National. Pulsions fascisantes, puisque ce qui les fait bander c'est l'idée de préférence nationale, l'exclusion de l'étranger bouc émissaire, la séduction d'une autorité se disant inflexible dans la «lutte» contre l'intrus musulman.

Précision : je ne suggère pas en creux que toutes les religions se valent : je n'en sais rien et n'éprouve aucune sympathie pour la religion musulmane, laquelle occupe à mon goût une place indécente dans la vie de nos concitoyens de cette confession —et partant, dans la vie publique. Cependant ma conviction est que ses extravagances dévotes s'useront au contact d'une république laïque, pourvu que celle-ci ne transige pas sur ses valeurs.

Donc, on remue avec compassion la bouillie cérébrale du nouvel électeur FN. À la mi-journée, France Inter nous donnait à écouter un spécimen ancien syndicaliste, ancien électeur de gauche, à l'expression pondérée. Un type normal, quoi, et certes pas une de ces outres pragmatiques de comptoir qui font souvent le bonheur de Nicolas dans ses blogs. Peut-être même pas un gros con, genre dans lequel Dedalus fourre toute l'engeance frontiste.

Lui les traite de cons, mais affirme ne pas les mépriser. Moi c'est le contraire, mon mépris est sans le moindre embarras, assuré qu'on me le rendra. Les électeurs du FN ne sont pas tous des primates, loin s'en faut, il en est beaucoup d'une évidente intelligence, mais tous sont les héritiers de la France de Vichy, c'est ma conviction depuis des années. Une France longtemps péteuse, qui se terrait dans son indignité, à laquelle la verve et le talent politique de Le Pen ont donné peu à peu de l'audace. Jusqu'à ce qu'arrive Sarkozy et ses apprentis sorciers, tel Guéant, qui, achevant le gaullisme et l'esprit de la résistance, lui font croire à présent qu'elle serait devenue honorable.

P-S : sur l'annexe : Pathos, Ithos, et Arrrachis (mousquetaires démontés).

lundi 21 mars 2011

Je resterai à la maison dimanche


Tout bien considéré, je vais faire moi aussi un petit billet sur les cantonales, parce que je ne voterai pas dimanche prochain. Dans le département, comme il était à prévoir, l'UMP et le Front National font quasiment le même score : 27,77 % l'une, 27,54% l'autre. L'abstention bat le record précédent : 57,42%.*

Bref, le Var renforce son image de bronze-cul ultra-réactionnaire. La force du vote de droite m'étonne pourtant chaque fois, car enfin, ce département est loin d'être exclusivement peuplé de vrais riches et de retraités florissants, j'ai même l'impression qu'il abrite une majorité de gens des classes moyennes et laborieuses. Dans le passé, c'était une terre rouge, et j'ai encore connu sur la côte des vignerons communistes dont l'aisance dialectique m'étonnait, rapprochée de la rusticité des paysans aveyronnais de mon enfance. Mais c'est déjà une vieille histoire, bientôt une légende du train où vont les choses.

Donc, la droite est impériale par ici, et le Front National avance. Sauf dans un petit canton gaulois de l'arrière pays où j'ai le plaisir de vivre, celui de Callas. Imaginez-vous que nous résistons si bien que nous nous sommes offert le luxe d'élire notre Conseiller général au premier tour avec 52,51% des voix, le seul du département. Et quel Conseiller ! Pierre-Yves Collombat, l'unique grand élu de la gauche varoise puisqu'il est également sénateur socialiste.

Peut-être vaudrait-il mieux ne pas trop se réjouir quand même, car dans le même temps, le Front National a obtenu chez nous 23,82% des suffrages, contre 9,15% au candidat de l'UMP/Nouveau Centre… Quoi qu'il en soit, je resterai chez moi dimanche, et j'en suis fier.

*les chiffres cités sont ceux de Var Matin
P-S : je ne résiste pas au plaisir de vous recommander la magistrale leçon de Realpolitik pour les nuls de Dedalus.

dimanche 20 mars 2011

À vaillans cuers, pas de rébus impossible

À vaillans cuers, riens impossible : telle était la devise du héros de mon rébus d'aujourd'hui. Si j'en crois le Mourre —mon phare en histoire plutôt que ma bible, laquelle se trouverait davantage du côté de Michelet—, il avait commencé dans la vie par se compromettre avec un faux-monnayeur. Et pourtant, ce n'était pas un jeune issu des «quartiers», comme on dit de nos jours, à moins de parler de celui des pelletiers où son père tenait grosse boutique.

Sa biographie est d'abord celle d'un homme d'affaires heureux, avec tout ce que cela suppose de trafics plus ou moins ragoûtants. Si son nom a trouvé place dans les petites énigmes de ce blog, c'est qu'il fut aussi le ministre des finances du roi en un siècle où ce titre n'existait pas encore. Un homme flamboyant, comme son temps permettait qu'il y en eut, le cuer si vaillan qu'il s'éleva assez pour tomber de haut.

Ceci dit, ce rébus était très simple, mais cela n'a pas suffit à rassembler assez de gagnants pour battre le record de novembre 2010, lequel était de 24 bonnes réponses. Ce soir, ils sont néanmoins onze à mériter tous mes compliments : Gildan, Zette, la famille Castor, ZapPow, Nefisa, Anne de Mars, Éric Citoyen, Lol, Mtislav, Claribelle. Bravo à eux !

Rébus du dimanche n° 95


Voici un rébus très facile, qui vous laissera largement le temps d'aller voter, si votre canton est concerné. Trouvez dans cette image le prénom et le nom d'une personnalité ayant joué un rôle politique important. Comme d'habitude, celle-ci peut appartenir à l'histoire de n'importe quelle époque et d'une quelconque région du monde (vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30…

samedi 19 mars 2011

Le généralissime Sarkozy en campagne… électorale

Quelque chose dérange dans l'intervention contre Kadhafi que je trouve cependant souhaitable depuis des jours. Un doute, ou plutôt une certitude : Sarkozy se livre à un détournement sans vergogne de la sympathie des Français à l'égard des insurgés libyens. Sa conversion à la défense des peuples opprimés cache mal une fantastique opération de communication aux frais de la république, à nos frais, dont il entend tirer profit. Quand nos militaires et leurs alliés seront à l'œuvre pour sauver des vies et promouvoir la démocratie, il s'agira en réalité pour lui de reconquête intérieure. Le généralissime-président Sarkozy est en campagne électorale : il serait logique d'inclure à terme le coût de cette guerre dans le compte officiel de celle-ci.

Le passé politique de Nicolas Sarkozy démontre combien il est impudent en faux-semblants humanitaires, et cynique dans les actes de gouvernement. «Je veux être le président de la France des Droits de l'homme, je ne crois pas à la realpolitik», disait-il en 2007, avant de se déjuger sans complexes un an plus tard en s'affichant avec les dictateurs chinois. N'oublions pas la lâcheté dont il fit preuve en étant l'un des rares dirigeants occidentaux à refuser de rencontrer le dalaï lama à Paris.

Grand ami de Kadhafi dont il ne pouvait ignorer ni le passé terroriste ni la folie sanguinaire, Sarkozy contribua personnellement à la réinsertion de ce dernier dans le jeu politique international. Bernard Kouchner, son très obéissant ministre des Affaires étrangères (à l'honneur) n'hésita pas à accabler les Suisses de son mépris lorsque ces derniers eurent maille à partir avec la famille Kadhafi qui retenait deux de leurs concitoyens en otages. C'est qu'il y avait les dollars de Kadhafi et de mirifiques contrats d'affaires pour les chers amis du président à la clef !

Beaucoup plus proches dans le temps sont apparus au grand jour les liens choquants unissant la Maison Sarkozy aux dictatures arabes. Le scandale né du comportement de Michèle Alliot-Marie aura été la source médiatique miraculeuse du retournement présidentiel. Souvenons-nous : quand la ministre des Affaires étrangères de Sarkozy proposait l'aide de la France à Ben Ali pour mâter la rébellion, elle ne pouvait le faire sans l'aval du président. À ce moment là, on se fichait complètement à l'Élysée de l'éveil à la démocratie des gueux arabes. C'est le prix lourd à payer en matière de popularité qui poussa Sarkozy à se séparer de la ministre, puis à changer de discours sur les révoltes d'Afrique du nord. Pas un seul instant, l'engagement en leur faveur de Sarkozy ne peut être crédité de sincérité.

Alors, si je me réjouis que notre pays se porte au secours d'un peuple en lutte contre une dictature, j'enrage de voir l'opportunisme du président salué comme une réussite morale. Il est simplement utile, pour une fois, et cela ne doit pas nous détourner de la nécessité de révoquer cet homme à la prochaine occasion électorale. Nous avons nous aussi à nous libérer du sarkozysme.

P-S : le lecteur clavésien (ou du canton de Callas) égaré par ici est invité à se souvenir que demain, on vote chez nous pour les cantonales… J'irai voter à gauche, comme tout le monde…

jeudi 17 mars 2011

La fée électricité a la vérole

La catastrophe nucléaire au Japon est la goutte empoisonnée qui fait déborder le tsunami dans le reste du monde. Quelle que soit notre ignorance des choses de l'atome, soigneusement entretenue par une industrie et des générations de politiques outrecuidants, on ne peut s'empêcher de méditer sur la pertinence de notre armada de centrales.

Nous avions besoin d'énergie, soit. Pour autant, les décideurs de l'état et les ingénieurs d'EDF nous ont-ils exposé ce que signifiait le choix du nucléaire massif qu'ils ont administré au pays comme un remède de cheval, à titre préventif contre l'anémie énergétique ? Nous a-t-on demandé notre avis ? Jamais. À défaut, peut-on se dire que des scientifiques, des ingénieurs indépendants de la recherche atomique, non soupçonnables d'être juges et partie, ont donné leur aval au choix arrêté au début des années 50, et surtout à l'emballement brutal des constructions de centrales des années 70 ? Nous l'ignorons, mais il est permis d'en douter, lorsque l'on pense à la culture du secret et du mensonge qui fut celle des responsables de l'atome durant toutes ces années.

Il paraît que ces temps obscurs sont révolus et qu'aujourd'hui, croix de bois, croix de fer, c'est la vérité qui prévaut quand on nous assure que nous vivrons en sécurité à la lumière de nos centrales. Est-il vraiment raisonnable de faire encore confiance aux menteurs d'hier?

Demain comme hier, nous aurons besoin de beaucoup d'électricité, personne ne le conteste. Mais, n'aurions-nous pu développer un modèle de société moins vorace, quand il en était encore temps, quand cela exigeait de moindres sacrifices ? Aujourd'hui, nous voyons clairement les dangers du nucléaire. Ils sont assez grands pour que des pays démocratiques dirigés par des gens raisonnables, comme l'Allemagne ou la Suisse ( il y en a sans doute davantage), décident brutalement de réexaminer l'opportunité de maintenir tout ou partie de leurs centrales en activité.

On nous dit que les catastrophes engendrées par les centrales électriques non polluantes classiques —telle la rupture d'un barrage— font beaucoup plus de morts. Cela reste à démontrer : combien faudrait-t-il d'années avant d'arrêter le décompte des victimes de Tchernobyl ? Un barrage rompu peut marquer la mémoire d'une ou deux générations, un accident nucléaire majeur en marquera beaucoup plus dans leur chair : les enfants des survivants en souffriront, et les enfants de ces derniers peut-être encore. Plusieurs de ces accidents peuvent marquer l'humanité entière, compromettre la qualité de sa survie, voire sa survie même.

Ce que nous sommes dans l'incapacité d'apprécier, faute d'une information complète et neutre, c'est la mesure exacte de nos besoins énergétiques et la crédibilité des nouvelles solutions proposées. Cela connu, il nous manquerait encore le droit de pouvoir décider démocratiquement de ce que nous voulons : accepter le danger pour nous et nos descendants, ou faire confiance à un autre modèle de développement, au risque de voir peut-être notre confort régresser. Personnellement, je m'en fiche, mais j'ai tout de même la conviction que dans un enjeu aussi grave, le dernier mot devrait nous appartenir et à personne d'autre, surtout pas à un Sarkozy.

P-S : «Please, kill me», une pièce de théâtre dont la critique est à lire chez Martine
En 2012, les sympathisants de droite préfèreraient Fillon à Sarkozy, il a meilleur goût.

mercredi 16 mars 2011

Allègre joue avec le feu (nucléaire)

Dans un article publié sur le site de Slate.fr, Claude Allègre monte au créneau pour défendre nos centrales nucléaires. La redondance ne lui fait pas peur ; du titre à la dernière ligne, son texte affirme à trois reprises que la France ne risque ni séisme majeur, ni raz de marée —tsunami dans le journal. De la part d'un scientifique, je trouve cette affirmation stupéfiante. Elle ignore avec suffisance la plus ancienne observation expérimentale léguée par un chercheur anonyme à l'humanité, avant même la découverte du feu. Tout le monde a entendu parler de la loi de l'emmerdement maximum qui a été tirée de l'expérience, quoique sa compréhension intime exige un haut niveau intellectuel.

Ainsi, scientifiquement rien ne prouve que les propos exagérément optimistes de M. Allègre n'auront pas engendré une onde vexatoire cheminant déjà sous nos pieds, à travers la croûte terrestre. Nul ne peut affirmer qu'avec une susceptibilité tellurique, la France profonde n'ouvrira pas quelque jour soudainement une faille dantesque de Dunkerque à Tamanrasset —comme disait le général de Gaulle.

M. Allègre nous donne d'ailleurs étourdiment des éléments d'appréciation lorsqu'il évoque dans son jargon «une zone d'affrontement» rendue plus dangereuse parce que «l'énergie s'y accumule sans se dissiper continuellement sous forme de petits séismes». Il appelle ça «zone de «silence»». Comment peut-il ignorer que nous vivons précisément dans une zone de silence, avec la plaque démocratique qui pousse la plaque sarkozyste, laquelle ne bouge pas d'un pouce et ne veut rien savoir. L'énergie s'accumule, qui devra bien se libérer un jour, boum ! Vous me direz que cela n'a aucun rapport avec le nucléaire. Ah, vous trouvez ? Sarkozy et le personnel politique ne veulent pas nous demander notre avis, nous ne sommes pas concernés. Voilà qui appesantit le silence. De toute façon, j'ai heureusement le dernier mot ici : a-t-on bien pris en compte le risque révolutionnaire pour toutes nos centrales atomiques ?

P-S: je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais recommandé La Boiteuse (en lien dans ma blogroll ), de l'ami Gwendal. Je le lis épisodiquement, il est vrai, et j'ai chaque fois des billets à rattraper. En ce moment, «il fait un temps de chiottes depuis le début de la semaine» dans notre coin, et du coup, je me suis demandé ce qu'il devenait sur son bateau… Allez donc voir !
Cela fait moins longtemps que je n'ai pas visité le blog de Christophe, mais j'ai tout de même déjà trois textes de retard…

mardi 15 mars 2011

Les biturés du ciel et moi

Par les temps qui courent, il vaut mieux avoir de la chance. Je ne sais pas si vous êtes bien dotés de ce côté, moi non. Remarquez, la déveine est une notion très relative : en ce moment par exemple, il est préférable d'être SDF à Paris qu'au Japon. Vu sous cet angle, un coin de trottoir parisien devrait suffire au bonheur. Vous me direz que ce qui se passe là-bas, qualifié d'apocalypse par le commissaire européen à l'Énergie, n'incite pas à partager ce genre d'humour. Vous aurez raison, et d'ailleurs je ne me fais même pas sourire : le malheur des Japonais me remplit d'effroi et de compassion comme tout le monde.

Néanmoins, j'étais d'humeur ce soir à me prouver que j'ai de la chance, la méthode Coué ayant nombre de miracles à son actif. Cette disposition d'esprit était en définitive la bonne, car je viens de constater que je n'ai pas eu envie d'aller en Amérique Centrale, ces temps derniers. J'aurais pu, notez bien: quand on n'a pas de veine, on peut céder à ce genre de lubie, lourde de conséquences. Tenez, en pareil cas, j'aurais choisi d'aller au Mexique via le Costa-Rica. Et j'aurais forcément pris ce Boeing d'Aeromexico dont les deux pilotes étaient bourrés.

Vous imaginez ? Avec moi dans l'avion, ils auraient décollé à tous les coups, adieu la blogosphère ! Tandis qu'étant resté chez moi, le destin contrarié a permis au reste de l'équipage de remarquer l'ivresse des automédons du ciel, puis de les persuader de rentrer à l'auberge. Mon absence à bord était par conséquent une aubaine pour les passagers et le petit personnel navigant qui l'ignoreront toujours, à moins d'atterrir par extraordinaire sur ce blog. On a rarement la possibilité de jeter un œil sur toutes les cartes du destin, mais puisque la faculté m'en est donnée ce soir, me voilà tout remué de constater que la roue tourne enfin : dans cette histoire, moi aussi j'ai eu la baraka !

lundi 14 mars 2011

Sarkozy et le lièvre de mars

Kadhafi écrase peu à peu son peuple révolté, comme la CIA l'avait prévu, avec sans doute la plupart des services spéciaux à travers le monde. Pendant ce temps, les gouvernements européens n'en finissent plus de tergiverser sur l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne. On dirait une tragi-comédie, sauf que le dénouement risque fort d'en être malheureux.

Et si c'était réellement une comédie que nous jouent Sarkozy et ses comparses dirigeants des autres états concernés ? Les opinions publiques européennes voient les révolutions arabes plutôt d'un bon œil, particulièrement l'insurrection contre la dictature du fou des sables libyen. Ce n'était pas le moment d'étaler au grand jour le cynisme d'états qui, au fond, s'accommodaient très bien de Kadhafi, son pétrole, ses dollars, sa poigne de fer, ses délires. Lorsqu'il l'avait invité en 2007 à venir faire du camping sauvage à Paris, Sarkozy savait parfaitement, et depuis longtemps, que son hôte était un dément sanguinaire.

Que s'est-il passé pour qu'il change brusquement d'avis ? Il y a eu le scandale tunisien de MAM, celui de Fillon en Egypte —opportunément escamoté—, et la baisse irrémédiable jusqu'à présent de sa popularité. Sarkozy, pragmatique, en tire les leçons. On sait d'autre part combien cet homme est porté à récupérer la sympathie populaire à l'égard d'un événement —souvenez-vous de la mise en scène impudente organisée autour de la libération d'Ingrid Betancourt.

Une révolte survient en Libye, regardée comme une divine surprise par les Français : l'occasion est belle de surfer sur la vague de ferveur médiatique. D'autant plus que cela peut se faire à bon compte, puisqu'il suffit d'adopter une posture théâtrale sans risque : Sarkozy appelle à clouer les avions de Kadhafi au sol. Il sait que par réflexe, la tribu des gens de pouvoir n'aime pas voir les peuples déboulonner un collègue, fut-il un dictateur. Il se pourrait même qu'aucun dirigeant au monde ne souhaite sincèrement la chute de Kadhafi : en matière de pétrole comme pour tout le reste, mieux vaut tenir que courir.

On va palabrer des jours durant, évoquer la lourde machinerie de l'ONU, s'abriter derrière les obstructions russes et chinoises, en attendant que la situation soit renversée sur le terrain. Rien ne prouve que ce soit le cas, mais on dirait que ces messieurs dames d'état se sont partagés les rôles d'une tragi-comédie.

P-S : sur la catastrophe au Japon, j'ai lu aujourd'hui les billets de Manuel, qui connaît bien ce pays, et ceux de Yann-Savidan, et Falconhill

dimanche 13 mars 2011

L'heure d'éteindre…

Il me semblait avoir généreusement aiguillé la réflexion des amateurs de rébus dans la bonne direction. Car enfin, vous aurez certainement remarqué l'atmosphère de cramé exprimée par le dessin d'aujourd'hui ? L'indice était là, qui aurait dû provoquer une avalanche de gagnants, d'autant que le nombre des visiteurs est reparti à la hausse… Pourtant, ils ne sont que trois à remporter la médaille d'or virtuelle : la Mère Castor, son complice d'époux Fidel (lesquels démontrent une fois de plus qu'un verre ça va, deux verres c'est mieux —verres de loupes s'entend), et l'ami Mtislav. On se lève devant l'écran pour les applaudir… Merci !

Rébus du dimanche n°94



Cette semaine, le rébus que je vous propose de déchiffrer est consacré à une personnalité dont on a parfois oublié le rôle éminemment politique. Trouvez son prénom et son nom… Petit rappel : le personnage en question peut appartenir à une époque quelconque, contemporaine ou historique, de n'importe quel pays. Cliquez sur l'image pour l'agrandir…
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30.

vendredi 11 mars 2011

La première couleuvre de Juppé

Pauvre Alain Juppé ! Vous vous souvenez ? Fin février, il étrennait le costume tout neuf d'homme fort du gouvernement, que les commentateurs lui avaient coupé sur mesure après le dernier remaniement. S'il fallait en croire la rumeur complaisante qui courrait alors, M. Juppé avait négocié sa nomination. Personne ne lui ferait de l'ombre à l'Élysée, dans l'entourage de Sarkozy, il serait un ministre des Affaires Étrangères comme on n'en avait jamais vu sous la Cinquième. Et mieux que ça : un vice-premier ministre, un vice-président, pourquoi pas !

Qu'arrive-t-il deux ou trois semaines plus tard ? Nicolas Sarkozy annonce brusquement que non seulement il reconnaît officiellement, au nom de la France, le Conseil national des insurgés libyens, mais qu'il préconise des «frappes aériennes ciblées» pour soutenir ces derniers. Alain Juppé, qui se trouve à Bruxelles, l'apprend en même temps que tous les Européens médusés…

Eh oui ! la politique étrangère française est la chasse gardée du président, cela depuis les premiers jours de l'actuelle république. Cette situation ne découle pas clairement de la constitution puisque, par exemple, il n'y est pas prévu que le président négocie les traités : il les signe à la fin.

On dit aujourd'hui que M. Juppé enrage… Vraiment ? Ne se doutait-il pas qu'il en serait ainsi? La politique étrangère de Sarkozy est proche du niveau zéro. Quand elle ne sert pas des préoccupations de boutiquier, elle est utilisée à des fanfaronnades, dans le but de séduire ces couillons de Français. Enfin, d'essayer. Il se pourrait que M. Juppé se retrouve en réalité dans un costume d'occasion, celui de Bernard Kouchner.

Sources

P-S: les résultats de la campagne en faveur des Restos du cœur sur les blogs, sont à lire chez Melclalex… Martine critique «Ma chambre froide», une pièce qui se joue à l'Odéon… Partageons l'addiction a attrapé un gros bouton chez le docteur Lolobobo… Romain, de Variae, se penche sur le calendrier électoral du PS et invite à son accélération…

jeudi 10 mars 2011

Bouchez-vous les oreilles, ouvrez la bouche

Hier soir, Nicolas constatait dans un billet qu'il n'écoute plus la radio, pour diverses raisons. Pour ma part, je fais une grosse consommation de voix radiophoniques, qu'elles emplissent simplement le silence ou retiennent mon attention. Ce fut le cas ce matin, à l'écoute distraite d'Audrey Pulvar tandis que je terminais mon café… Mon oreille s'est brusquement dressée comme celle d'un chat alarmé au récit des mésaventures judiciaires d'un syndicaliste.

Résumons en quelques mots cette affaire dont on trouvera les détails ailleurs : Xavier Mathieu, délégué syndical de la CGT chez Continental, est condamné par le tribunal de Compiègne à la suite du saccage d'une sous-préfecture en 2009. Conséquence de cette condamnation : il aurait dû se prêter à un prélèvement d'ADN destiné à son fichage génétique. L'effet d'une loi concoctée par le gouvernement Jospin, applicable au départ aux seuls délinquants sexuels, que Zoro Sarkozy s'empressa d'étendre à la plupart des délits en 2003.

Xavier Mathieu a refusé à plusieurs reprises de se soumettre à ce fichage infamant, ce qui lui vaut à présent d'être poursuivi pour refus de prélèvement. Son procès devrait avoir lieu le 3 Mai prochain, il encourt un an de prison et jusqu'à 15 000€ d'amende… Une pétition circule, qui conteste le fichage de syndicalistes. Je suis d'accord, mais je ne vois pas pourquoi on ne considérerait que le cas de ces derniers. C'est revenir aux limites de départ qu'il faudrait —l'application aux seuls auteurs de crimes et délits sexuels.

Notons pour conclure que la loi Sarkozy ne s'applique évidemment pas à la délinquance économique et financière. Supposons un instant que Jacques Chirac soit un jour jugé coupable des faits qui lui sont reprochés en ce moment : «ouvrez bien grand la bouche, ça ne fait pas mal, monsieur le président !» Supposons un bref instant que les soupçons à l'encontre d'Éric Woerth dans l'affaire Bettencourt ou l'hippodrome de Compiègne soient vérifiés, ou encore confirmé le rôle de Sarkozy dans le financement douteux de la campagne électorale de Balladur… Allez, hop ! un peu d'ADN d'élite à classer entre un violeur et un syndicaliste trop remuant.

mercredi 9 mars 2011

Vaccin anti-poursuites


Au journal de 13 h de France Inter, Dominique Rousseau, un constitutionnaliste, expliquait avec une froide logique pourquoi à son avis, la Cour de Cassation serait sans doute obligée de laisser au Conseil Constitutionnel le soin d'établir si, oui ou non, Jacques Chirac doit être jugé. En gros, M. Chirac est poursuivi sur la base d'une jurisprudence reconnue par la Cour de Cassation, faisant courir la prescription du délit qui lui est reproché à partir du jour où il est découvert, et non au bout de trois ans comme le dit la loi. La Cour de Cassation aurait ainsi à décider du bien fondé de sa propre décision, ce qui la rendrait à la fois juge et partie. D'où M. Rousseau conclut que celle-ci se trouvera dans l'obligation morale de laisser au Conseil Constitutionnel le soin de trancher la question. Un petit puzzle, en somme.

Depuis les révélations sur le contrôle des comptes de campagne d'E. Balladur, on connaît la parfaite probité de cette institution. Ce ne sont pas ses membres qui prendraient le risque, en rétablissant la prescription de 3 ans pour M.Chirac, d'empêcher à l'avenir toute poursuite des délits financiers en général. Dormons tranquilles l'honneur de la République est en de bonnes mains.

Nous avons du reste une justice épatante quoique parfois boiteuse : un juge d'instruction vient d'estimer que la plainte de l'association AntiCor, dans la vieille affaire des sondages de l'Élysée mérite l'ouverture d'une enquête. Le parquet, qui est un peu la jambe de bois de la justice et à la source de sa boiterie intermittente, le parquet était d'un autre avis. Il estimait que le vaccin de la présidence, immunisant Sarkozy contre toute poursuite, devait également protéger les collaborateurs de l'Élysée, visés par la plainte d'Anticor…

Vous imaginez la fortune que pourrait faire le laboratoire qui mettrait au point un vaccin anti-grippe protégeant toute une famille avec une seule piqûre —disons, administrée au père ? C'est un peu ce que cherche à produire le parquet en matière de délits imputables au pouvoir. Et c'est encore la Cour de Cassation qui pourrait avoir à se prononcer à terme… À moins que cela remonte aussi un jour au Conseil Constitutionnel : après 2012, il devrait compter Sarkozy parmi ses membres.

Source illustration

mardi 8 mars 2011

Sarkozysme et lepenisme dans un bateau

Je vais terminer la journée comme je l'ai commencée, en revenant sur la montée du Front National. Hier, Yann Savidan avait lancé une chaîne avec son billet «Est-ce que tu iras éteindre le feu ?». Il m'avait demandé, ainsi qu'à quelques autres, ce que je ferais dans le cas d'un face à face M. Le Pen - N. Sarkozy au second tour de la présidentielle. Le réveil maussade, j'avais laissé entendre dans ma réponse que je voterais pour éliminer Sarkozy. Depuis, j'ai eu le temps de réfléchir et de conclure définitivement que je m'abstiendrais.

Un duel entre la peste et le choléra ne me concerne pas. Il serait coupable de donner au gagnant d'un tel scrutin l'illusion d'en retirer une autre légitimité que celle de la loi électorale prise à la lettre. Avec la moitié ou plus des citoyens et citoyennes boudant les urnes, il (elle) ne disposerait que d'une fiction de pouvoir destiné à s'effriter plus ou moins vite au contact du pays réel.

En tout cas, les gens de gauche se trouveraient face à une situation radicalement différente de celle d'avril 2002. Il était alors envisageable de départager la droite honorable représentée par Chirac, de celle de Le Pen —à la fois le qualificatif et le héros de la seconde. Tel ne serait plus le cas demain : entre sarkozysme et lepenisme je ne choisirais pas. De toute façon, nous sommes là en pleine fiction, une réalité plus pressante nous attend le 20 mars avec le premier tour des cantonales.

Un sondage ça va, deux sondages font la gueule de bois

Quelle baffe, amis de la révolution ! On attendait l'aube de la révolte, le rejet d'un homme, Nicolas Sarkozy, incarnant la plupart des tares du pouvoir personnel. On attendait que le peuple en fureur impose le retour de la justice sociale, le respect à la lettre des valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité. On attendait en bref, une exigence d'équité dans tous les domaines mis à mal par quatre années de caprices réactionnaires, du travail et de la santé au niveau de vie…

C'est un crépuscule dépité qui tombe. Nicolas Sarkozy recueille le mépris qu'il méritait, certes, mais il n'y a pas de peuple, simplement un tas de gens couards comme moi et vous peut-être, dont la rogne se cantonne au choix prudent d'un molosse pour garder la maison. Il semble en définitive que près d'un quart des Français ne voit d'autre remède aux maux du pays que la très ancienne potion au bouc émissaire. C'est une proportion de la société énorme par ce qu'elle introduit d'incertitude dans le devenir électoral. Nous allons jouer le cours des prochaines années à la roulette, et ce sont les mises sur les extrêmes politiques qui le détermineront. Impressionnant, non ?

P-S : d'autres blogs à lire plus ou moins sur le même sujet : PMA, M. Poireau, Yann Savidan, Le Grumeau, Homer, Gularu,

dimanche 6 mars 2011

Douze sur un char à banc

Il y avait un bout de temps que Dedalus ne m'avait pas donné un coup de main pour boucler le rébus. Grâce à lui, je vais pouvoir me prélasser jusqu'au bout de ce dimanche, ou presque. C'est en effet de son commentaire que j'ai détourné les lignes suivantes —à faire rougir de dépit ceux et celles qui n'ont pas trouvé une énigme aussi facile…

«Un canard sur une diligence s'en va à la pêche avec deux cannes - et non pas deux canes, compagnie qu'il aurait sans doute préférée, si j'en juge à ce petit renflement qui pointe sous les plumes, suggérant que notre canard aurait la gaule. Bref, un canard cancane et s'encanaille avec deux cannes mais sans cane, aïe !

Mais est-ce un canard ? Ou plutôt, de quelle sorte de canard parle-t-on ? Palmidophile moi-même (mais si, mais si), je crois reconnaitre un harle. Et plus exactement, un harle huppé (dit aussi "bec de scie"). Une diligence ? Une charrette ? Un chariot ? Un char, quoi!»

Quand je vous disais que c'était facile… Et ce ne sont pas les gagnants du jour qui me contrediront : Lol Philzone, Solveig, Omnibus, Rimbus, Claribelle, Dedalus, Jeandelaxr, Nouvel Hermes, Éric citoyen, Fidel Castor, Mtislav. Bravo !

Rébus du dimanche n° 93


Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique d'hier ou d'aujourd'hui, appartenant à n'importe quelle région du monde. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30.

samedi 5 mars 2011

Pour Jacques Chirac, c'est du billard !

Selon Le Monde, la défense de Jacques Chirac, prévenu de droit commun dans l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris, vient de réussir un joli coup de billard. Un avocat de l'ex-président va déposer une question à propos de la constitutionnalité des poursuites, qui pourrait reporter celles-ci à la Saint Glin-glin, voire les annuler à terme dans trois volets de l'affaire…

Les avocats font leur boulot, difficile de leur reprocher cela. Néanmoins, une fois de plus l'écœurement me saisit devant la volonté de soustraire M. Chirac à la justice. Non pas qu'il me soit particulièrement antipathique, loin de là, mais parce que une telle issue serait la confirmation donnée au personnel politique qu'il peut tout se permettre.

C'est la première fois sous cette république que l'un de ses éminents serviteurs devrait répondre devant le peuple de ses actes passés. Que le puissant réseau de complicités et d'intérêts inavouables à l'œuvre dans l'ombre de M. Chirac parvienne à ses fins, et l'existence chez nous d'une caste politique deviendra flagrante. De gauche ou de droite, quel citoyen digne de ce nom pourrait accepter cela ?

P-S : Dadavidov et Melclalex nous rappellent que c'est jour de collecte des Restos du cœur. La vidéo qui réveille, c'est chez Isabelle que je l'ai trouvée ce matin… Et je voudrais encore vous recommander la lecture du dernier texte de Xavier «[la] #5»…

vendredi 4 mars 2011

Sarkozy dans l'odeur de sainteté

Nicolas Sarkozy laboure son électorat, convaincu que rien n'est encore perdu pour accroître le rendement de suffrages à la prochaine présidentielle. Il fouille profond : l'identité nationale, l'insécurité, le débat sur l'islam et la laïcité, et puis hier, au Puy-en-Velay, le magnifique héritage de la chrétienté… Demain, quoi ?

Demain, ce pourrait-être sa présence aux cérémonies de béatification de Jean-Paul II, à Rome, nous dit Le Figaro. On n'a jamais vu de président de la République française laïque assister à une canonisation —le podium du paradis, vu d'ici bas… La participation de Sarkozy à cette sorte de qualification pour la finale que représente une béatification en paraîtrait d'autant plus incongrue.

Sans compter que le Vatican a prévu de faire de Jean-Paul II un bienheureux le 1er mai. Côté Église, il y a peut-être de la malice à avoir choisi cette date, mais le mois de mai est celui de Marie dont le défunt pape était dévot : cela reste dans sa logique. Côté, Élysée, par contre, s'afficher à Rome le jour de la fête du travail, symbole des revendications ouvrières, serait une provocation.

Si le projet de déplacement se concrétise, il faudra y voir un petit calcul électoral de plus dans la bravade. Sarkozy fera mieux que le Front National qui tiendra ce jour-là sa partie de patriotisme autour de la statue de Jeanne d'Arc. Il sera à Rome, lui, à se frotter au prestige de feu Karol Wojtyla, avec l'espoir de revenir en odeur de sainteté.

P-S : le classement politique Wikio de Mars est publié par CC —mon blog y regagne une place…

jeudi 3 mars 2011

Le sénat dans ses œuvres

Hier, les sénateurs ont rejeté un amendement du PS visant à rétablir une peine de prison pour les parlementaires fraudeurs. Il s'agissait à l'origine de sanctionner les fausses déclarations patrimoniales des parlementaires dans le cadre d'une élection. Cette disposition figurait dans un projet de loi débattu à l'Assemblée nationale, mais avait été supprimée à la demande de Jean-François Copé, nous dit Le Monde.fr.

Les sénateurs, notamment de l'UMP, estiment que l'amende de 30 000 euros et la perte des droits civiques pouvant entraîner une inéligibilité pendant cinq ans, toujours prévues par le texte, constituent un châtiment largement suffisant. «L'inéligibilité (…) équivaut à une mise à mort politique», dit le rapporteur UMP cité par Le Monde.fr…

La preuve : Alain Juppé, condamné en 2004 par la justice et devenu par conséquent inéligible, avait choisi de s'exiler au Québec pour inhumer son ambition politique. Ne nous méprenons pas : l'homme reconnu coupable de malversations financières, autrefois «exécuté» par les juges, n'a rien à voir avec le ministre des Affaires étrangères d'aujourd'hui. Ce dernier Alain Juppé est un spectre revenu d'entre les morts via le purgatoire : il est tout propre désormais.

Une majorité de parlementaires, députés et sénateurs, se place au-dessus de la société. Ces gens veulent à tout prix maintenir un rempart de privilèges autour du personnel politique. Leurs réflexes comme leurs actes réfléchis sont ceux d'une caste insolente incapable de s'amender de son plein gré. L'approche d'élections, la publication de programmes d'avenir, constituent la dernière chance des hommes et des femmes politiques intègres de proposer aux Français le renouveau pacifique de la vie politique. Sinon, il ne restera plus que la révolte, dont le jour viendra, pour chasser la nouvelle aristocratie de nos palais nationaux.

P-S : le dégel est amorcé chez Mtislav

mardi 1 mars 2011

Statistiques de février


Au mois de février, ce blog aurait bénéficié d'après Wikio Labs de 260 backtweets et, d'autre part, de 98 liens prodigués par 43 sites dont on trouvera la liste ci-dessous. Feedburner recense par ailleurs 2188 abonnés. Pour connaître le détail des 5377 visites comptabilisées par Google Analytics, agrandissez l'illustration de ce billet en cliquant dessus .

43 sites ont fait des liens sur Le coucou de Claviers depuis le 2011-02-01
Carnet de notes de Yann Savidan

A perdre la raison

Au comptoir de la Comète

Mon avis t'intéresse

Ruminances

Ségorama

Partageons mon avis

Le grumeau

Monsieur Poireau

Zette And The City

Du petit monde de Gildan

Le blog de Laurent Grandsimon

Lyonnitude(s)

Une Autre Vie

Rimbus le blog

Saint-Pierre-des-Corps, c'est où ça

Partageons l'addiction

100 000 V

Chez Homer

Traqueur Stellaire

Sarkofrance

La Maison du Faucon

De tout et de rien, surtout de rien d'ailleurs

Les coulisses de Sarkofrance

Partageons nos agapes

Bah !

Le Blog de Gabale

Chez El Camino

Je n'ai rien à dire ! et alors ??

le blog de polluxe

Philippe Méoule

La revue de Stress

Les Peuples du Soleil

Entre Musique et Politique

Variae

Le blog de Luciamel

Mon Mulhouse le blog 100 % BIO

Trublyonne voit la vie en rouge

Le grenier du Faucon

Humeurs de vaches

C'est juste histoire de dire

dadavidov homepage

À la Rach'

Liste générée à partir des infos du Top Blog Wikio par le Jegounotron



Merci à tous et toutes, et en particulier à Lolobobo pour son Jegounotron !